La cigarette électronique est apparue vers 2007 aux US et en Europe, et offre une alternative au tabac pour les fumeurs dépendants à la nicotine. La plupart des ecigs ressemblaient au départ à de vraies cigarettes, ce qui est moins vrai aujourd’hui. Dans tous les cas, elles ne contiennent pas de tabac.
Un montage électrique permet de chauffer et de vaporiser un mélange de propylène glycol et de glycérine végétale, auquel sont ajouté des arômes et éventuellement un dosage de nicotine.
Les fabricants et beaucoup de consommateurs satisfaits trouvent beaucoup d’avantages à remplacer la cigarette tabac par la cigarette électronique.
Les agences sanitaires et les professionnels de santé ne sont pas tous d’accord sur d’éventuels effets secondaires. L’inhalation de vapeur nicotinée et de glycol n’est pas complètement étudiée à long terme. Certains vont même jusqu’à demander l’interdiction de la cigarette électronique jusqu’à preuve de son innocuité.
La plupart des professionnels de santé raisonnables admettent qu’il s’agit dans tous les cas d’un moindre mal par rapport à la cigarette de tabac.
Puisqu’elles ne contiennent pas de tabac, les cigarettes électroniques ne sont pas soumises aux règles et aux droits qui pèsent sur le tabac. En France, seule la présence de nicotine interdit la vente aux mineurs. Mais le coté novateur et technologique de la cigarette électronique fait craindre à certains qu’elle ne soit un attrait pour les jeunes et risque de développer l’addiction nicotinique. Et, alors que les fabricants vantent la possibilité de pouvoir « fumer » partout, les agences de régulation et les sociétés commerciales qui accueillent du public (cafés, avions, etc.) instaurent parfois certaines restrictions d’usage.
Les amateurs de cigarette électronique soutiennent qu’ils se sentent mieux en l’utilisant que quand ils étaient fumeurs de tabac, et que la cigarette électronique rechargeable revient sensiblement moins cher. Si les allégations de « sevrage tabagique » sont maintenant déconseillées en France, les utilisateurs n’en sont pas moins convaincus.
1. Pas de fumée (de combustion), mais de la vapeur
Même quand elles ressemblent à de « vraies » cigarettes, les électroniques ne brûlent pas le liquide, mais le vaporisent en le chauffant.
Sans briquet ni allumette, c’est la batterie qui fournit le courant à l’atomiseur imbibé de liquide, et qui produit de la vapeur. La vapeur nicotinée est inhalée comme la fumée de cigarette, puis recrachée. Le geste du fumeur est conservé.
2. Sécurité (relative ?)
Même si le marché est encore émergent, le matériel et les liquides sont relativement surs. En dehors des risques de fuite, les cigarettes électroniques sont plutot bien concues. En France, la vente de liquide nicotinés est interdite aux dosages supérieurs à 20mg/ml.
La question de la qualité des liquides chinois (principal fournisseur du marché) reste en suspens, même si on attend toujours une production européenne à prix raisonnable.
Le dosage de nicotine est généralement conforme à l’étiquetage.
3. Dose de nicotine
La cigarette électronique contient souvent plus de nicotine qu’une cigarette tabac. Mais la quantité inhalée reste inconnue, même si on sait qu’elle n’est que partielle.
Les dosages sont variés, de 0 à 20 mg (jusqu’à 36mg à l’étranger) et permettent à chacun d’adapter sa consommation.
Attention, si vous êtes « gros » fumeur (quantité et force des cigarettes tabac), ne commencez pas trop bas en dosage, sous peine de vous retrouver en manque rapidement.
4. Fabricants et vendeurs
Les cigarettes électroniques sont vendues sur le marché mondial. Elles sont principalement fabriquées en Chine, et s’achètent facilement sur Internet.
Inventée en Chine par Ruyan (on dit qu’ils auraient volé l’idée à un inventeur japonais), elles sont vendues aujourd’hui par des marques américaines, européennes et chinoises.
Certains états ou pays, comme la Belgique, interdisent la vente de liquide nicotine, ce qui complique la tâche aux amateurs.
5. Interdit aux enfants
Beaucoup de saveurs sucrées ou fruitées sont proposées pour la cigarette électronique. Attention cependant que les liquides contiennent de la nicotine qui reste un toxique, particulièrement dangereux chez l’enfant.
Les stars (dont Johnny Depp dans « Le Touriste » et Katherine Heigl), dans leur souci de promouvoir leur nouvelle habitude, oublient souvent de le rappeller.
6. Attention au coût complet
Les packs de démarrage coutent 30 à 100 euros, et les liquides 6 euros les 10 ml en France. Mais certains accessoires (optionnels) peuvent vite faire monter la facture, et un « vapeur » enragé peut consommer les 10 ml dans la journée.
7. Bricolo bricolette
Contrairement à la cigarette tabac, jetable par définition, les cigarettes électroniques sont rechargeables en courant et en liquide. Pour la plupart des modèles, vous aurez besoin d’entretenir le matériel. Un simple nettoyage régulier suffit pour les modèles simples, les plus complexes demandent un peu d’équipement pour changer les mèches ou les résistances.
8. Le flou légal et sanitaire
En se heurtant à deux des plus gros lobbys, le tabac et l’industrie pharmaceutique, la cigarette électronique ne se fait pas que des amis. Beaucoup de voix discordantes sont publiées dans les médias, souvent sans fondement scientifique.
Par exemple, l’inhalation de propylène glycol est souvent pointée du doigt. Mais c’est le même liquide qui est utilisé dans les machines à fumée pour les spectacles, justement grâce à son inocuité. En revanche, le risque potentiel des mèches en fibre de verre est rarement évoqué, peut être parce qu’il mettrait à mal la réputation des laines minérales du bâtiment.
9. Vapoter en public
L’interdiction de fumer en public ne s’applique théoriquement à la cigarette électronique, qui ne contient pas de tabac. Certains lieux restreignent cependant la vapote.
L’Australie, le Canada, Isral, Dubaï et Mexico interdisent les cigarettes électroniques.
Certaines compagnies aériennes les interdisent à bord, pour ne pas « tenter » les consommateurs de tabac.
10. Vapeur passive ?
Il n’y a pas de tabagisme passif avec la cigarette électronique, mais il y a bien de la vapeur rejetée. En l’absence d’étude de fond sur le sujet, les premiers tests montrent que l’atmosphère autour des vapoteurs est sans commune mesure avec l’air enfumé de tabac : pas de COV, pas ou très peu de formaldéhyde, très peu de nicotine.